Fromage réputé mais production en baisse : comment le Soumaintrain essaie de se relancer après une année 2024 « très compliquée »

C’est un fromage au lait de vache dont les origines remonteraient au XIIème siècle. Le Soumaintrain, qui tire son nom du village de l’Yonne où il est produit, a vécu une année 2024 compliquée à cause des intempéries. Les producteurs doivent s’adapter. Et la filière veut se développer au-delà des frontières régionales.

C’est un petit village de l’Yonne, dont le nom est indissociable de son fromage. Soumaintrain, 200 habitants et son fameux fromage au lait de vache. Un produit qui bénéficie d’une IGP (Indication Géographique Protégée), un véritable savoir-faire dont les origines remonteraient à 1117.

Mais en 2024, la filière a subi d’importantes pertes. En cause : les intempéries. « La météo a été exécrable. On a eu une météo très humide, ce qui a posé beaucoup de problèmes sur la qualité des fromages, notamment sur l’aspect. On avait des développements des bleus sur les fromages », décrit Pascal Le Roux, président de l’association de défense et de promotion du Soumaintrain.

« Ça nous fait ressortir un peu des mauvais champignons qu’on ne veut pas forcément dans le Soumaintrain », ajoute de son côté Isabelle Renner, employée à la fromagerie Leclère, l’un des sept producteurs locaux.

Ça a impacté les ventes. Des opérateurs ont été fortement touchés

Pascal Le Roux, président de l’association de défense et de promotion du Soumaintrain

Conséquence : le travail d’affinage est plus conséquent. Normalement, 21 jours sont nécessaires. « On a forcément plus de boulot. On a mis en place de déshumidificateurs, pour atténuer ces petits problèmes. On a beaucoup moins de bleu depuis ».

La fromagerie Leclère a également installé un appareil pour jauger et adapter le niveau d’humidité dans la pièce où se fait l’affinage. « Si les fromages sont trop secs, on va l’augmenter. S’ils sont trop moelleux, on va le baisser pour pouvoir avoir les fromages dans les temps ».

En 2024, 146 tonnes de Soumaintrain ont été produites. Soit un volume en baisse de 19 % par rapport à l’année précédente. Pour Pascal Le Roux, le fromage n’est pas assez connu. La filière souhaite ainsi se relancer en développant sa notoriété.

« C’est primordial. Localement, on est plutôt bien implantés et connus. Mais dès qu’on dépasse les frontières de la région et surtout lorsqu’on va dans le Sud, ce ne sont pas des fromages habituels à la consommation. »

Pour toucher un plus vaste public via les réseaux sociaux, l’association a fait appel à des blogueurs. Elle veut également travailler avec des restaurateurs pour se développer. Entre modernité et défense de son savoir-faire, le Soumaintrain espère donc se faire un nom au-delà des frontières régionales.

► Avec Alexis Gaucher et Audrey Champigny